Bilan
de la première étape de Xavier Bluy
dans
la Mini
Xavier, après avoir pris un
peu de repos bien mérité, nous a fait un compte
rendu de sa première étape entre La Rochelle et Les
Canaries. Voici la course de Xavier :
" Ca y est on y est dans cette course, depuis 4 années que nous
attendions le coup
de canon libérateur. Nous sommes
partis avec le bateau dans des conditions un
peu limites du point de vue de la
préparation, heureusement que
ma famille et mes amis sont arrivés pour me donner un coup de
main final, ça
n'était pas du luxe. Patrice Deryckx de la menuiserie SMETS
était là aussi,
et je l'en remercie.
Je me souviendrai toujours de ce fameux départ du port, je
n'étais pas très
anxieux, mais au moment de quitter le quai cela fut à la fois
dur de laisser
tout le monde derrière et à la fois libérateur.
Les conditions de vent en ce 17 septembre étaient maniables mais
aussi musclées
( 20 à 25 nœuds de nord est), les meilleurs allaient partir sous
spi très
vite et ne plus le descendre.
Il y avait deux choix : soit tu accroches au
wagon soit tu prends le suivant en levant le pied.
Je suis obsédé par l'idée de la casse depuis mon
démâtage en 2003, et je
choisissais la 2ème option, celle de partir tranquille.
Le départ fût canon.....et j'étais tellement
content d'être là et de mettre
les voiles enfin que j'en ai oublié la procédure de
départ,....pas grave on
peut se refaire pour la suite. Seulement c'est là ou les ennuis
ont commencé.
Mon pilote principal a décidé de ne pas fonctionner
dès la première minute
de la course, j'avais le moral dans les bottes, mais je décidais
de
continuer, je ne voulais pas revenir au port de La Rochelle on
gèrerait le
problème en route. J'ai donc passé de nombreuses nuits
à barrer en permanence
et à m'arrêter en pleine mer pour dormir et m'alimenter.
Autrement dit
je n'étais plus dans des conditions psychologiques de course.
Maintenant la
seule obsession c'était arriver aux Canaries. J'ai connu une
autre avarie
aussi, ma bôme qui se désolidarise du mât, il a
fallu réparer par force 6 à 7
dans une mer croisée et des vagues de 2 a 3 mètres (pas
dangereuses mais
impressionnantes et surtout qui malmenaient le bateau).
Malgré les bidouillages de mon pilote automatique en mer, il
décidait de
fonctionner par intermittences (des fois ça marche, des fois
ça marche
pas).
J'ai quand même connu des moments de grand bonheur, des surfs
sous spi à
17 noeuds, des ciels étoilés a en faire pâlir les
plus belles avenues du monde,
la sensation d'être seul au monde et que la mer n'est là
que pour nous, les
dauphins, les poissons volants et même des baleines au loin sont
venus me
dire bonjour.
Nous avons mis avec le bateau 10 jours pour arriver a Lanzarote, et je
n'ai
pas vu le temps passer, c'était trop court....et on était
si bien.
Bref nous avons devant nous 9 jours pour récupérer et
résoudre les problèmes.
Patrice Deryckx m'a fait expédier un nouveau pilote qui devrait
faire
l'affaire afin de finir cette course dans de bonnes conditions.
Concernant le bilan global : il y a eu 2 démâtages dont un
le premier soir
de la course.....et un autre au Portugal. Divers concurrents ont connu
aussi
leurs lots d'avaries. Le vainqueur de l'étape a mis moins de 7
jours pour
arriver.
Je suis heureux d'être ici et je remercie tous ceux et celles qui
m'ont permis
d'être sur cette étape. Je vis un moment
privilégié et j'en suis conscient
tous les jours. Merci à tous. "
Nous n'avons hélas pas de photos à vous
transmettre, l'appareil photo que
Xavier avait emporté avec lui est tombé à l'eau !
A très bientôt pour vous tenir au courant de
l'évolution des réparations et
de la préparation de la deuxième étape.
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